Je ne suis pas coupable by Christie Agatha

Je ne suis pas coupable by Christie Agatha

Auteur:Christie, Agatha [Christie, Agatha]
La langue: eng
Format: epub, mobi
Tags: Policier
Éditeur: Le livre de poche, Policier
Publié: 2011-07-01T22:38:28+00:00


CHAPITRE IV

POIROT ET Mrs BISHOP

En la présence majestueuse de Mrs Bishop vêtue de noir, Hercule Poirot se tenait assis, humble et insignifiant.

Dégeler la langue de Mrs Bishop n’était pas une mince affaire, car cette dame, aux mœurs et aux opinions étroitement bourgeoises, ne prisait guère les étrangers. Et, de toute évidence, Hercule Poirot était un étranger. Les réponses de Mrs Bishop restaient glaciales et elle considérait son visiteur avec dédain et méfiance.

La présentation faite par le Dr Lord n’avait pas réussi à arrondir les angles.

— Sans aucun doute, avait dit Mrs Bishop après le départ du médecin, le Dr Lord est très compétent et animé d’excellentes intentions. Son prédécesseur, le Dr Ransome, exerçait dans le pays depuis de nombreuses années.

En d’autres termes, le Dr Ransome se comportait à la satisfaction de tous les habitants du village, et le Dr Lord, ce blanc-bec ambitieux qui avait pris la place du Dr Ransome, ne possédait qu’un seul mérite : l’habileté professionnelle.

Toute l’attitude de Mrs Bishop attestait que le savoir ne suffit point à un médecin pour gagner l’estime des gens.

Persuasif et adroit, Hercule Poirot déploya tout son charme, mais sans succès : Mrs Bishop demeurait distante et renfermée.

La mort de Mrs Welman avait causé une pénible impression dans tout le voisinage, car elle était très respectée. L’arrestation de miss Carlisle était une honte et on y voyait le résultat des nouvelles méthodes policières. « Je ne saurais que vous dire », voilà tout ce que Poirot put lui arracher.

Le détective belge joua sa dernière carte. Il raconta, avec une vanité naïve, une de ses récentes visites à Sandringham et manifesta toute son admiration pour la délicieuse simplicité, la gentillesse et la bonté des souverains.

Mrs Bishop, qui lisait quotidiennement les « Nouvelles de la Cour » dans son journal, en fut subjuguée. Après tout, si Leurs Majestés avaient fait appeler M. Poirot… la situation changeait du tout au tout ! Que cet homme fût ou non un étranger, qui était-elle, Emma Bishop, pour hésiter alors que ses souverains lui montraient la voie à suivre ?

Bientôt, elle et M. Poirot entamèrent une agréable conversation sur un thème passionnant… rien de moins que le choix d’un époux convenable pour la petite princesse Elisabeth.

Ayant finalement épuisé tous les candidats éventuels et les ayant tous rejetés, l’entretien se porta sur des milieux moins élevés.

Poirot observa, d’un ton doctoral :

— Le mariage, hélas ! est plein de dangers et de traquenards !

— Evidemment… surtout avec cette immonde loi du divorce… dit Mrs Bishop, comme s’il s’agissait d’une maladie contagieuse.

— Je présume, continua Poirot, que Mrs Welman avant sa mort aurait voulu voir sa nièce bien mariée ?

— Certainement ! Les fiançailles entre miss Elinor et Mr Roderick lui procurèrent un vif soulagement. Cette nouvelle combla tous ses espoirs.

Poirot risqua cette remarque :

— Les jeunes gens se fiancèrent peut-être pour complaire au désir de leur vieille parente ?

— Oh, non ! je n’affirmerais point pareille chose, monsieur Poirot. Miss Elinor a toujours témoigné beaucoup d’affection à son cousin… depuis sa plus tendre enfance.



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